Jonathan

Vous ne savez rien. Rien sur moi. Vous me voyez ronchon, et vous dites que j’ai un caractère de cochon. Vous levee les yeux au ciel en disant « Il reste dans son cocon », mais vous ne connaissez pas mon enfer.
Lorsque je jouais sur mon piano de mes doigts frêles, vous ne me tendiez pas la main et me tourniez le dos. Vous moquiez mes cheveux, mes silences et mes études, tous trop longs à votre goût. Moi qui aimais les mots fins de Woody, vous en étiez avares avec moi.
J’aurais aimé sourire et aimer, plutôt que m’enterrer et pourir.
Vous pourfendez les inégalités de richesse, l’exclusion de populations et les ghettos de béton, mais voys ne voyez pas que le poison que j’ai dans la tête depuis toujours est la vraie injustice. Vous marchez, courez derrière un ballon, et dansez, tandis que je vacille, regarde le foot à la télé, et m’hypnotise du vide sonore du précipice.
Je voulais être un des vôtres, et vous m’avez renvoyé dans ma cave. Vous vouliez que je sois là sans vous gêner, mais je gis à vos pieds, un polochon sur la tête.

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