La nuit noire enveloppait la maison. Une ombre furtive se découpait sur les murs.
Aude ouvrit très doucement la porte, priant que le chat ne la surprît point. Avec ses 6 kg, Boniface savait décourager les intrus de ses feulements précurseurs de redoutables coups de griffes.
Un coup d’oeil à droite, à gauche. Les pupilles dorées du matou étaient absentes de l’entrée.
Aude eut à peine le temps de soupirer qu’elle sentit une pointe métallique piquer dans le dos.
– Eh toi ! Où tu vas ? cria une voix familière.
– Faut que je le dise tout de suite ? marmonna-t-elle.
Un éclat de rire tonitruant inonda la pièce. Killian ne l’avait pas habituée à de telles manifestations. Son ton soudain grinçant la figea :
– Gare à ne pas le regretter…
Paniquée, elle garda le silence. Il renchérit, appuyant plus fort la pointe dans le dos.
– Honte à toi si tu ne sais pas répondre !
Boniface arriva, s’étira, bâilla. C’est quoi ce bazar ? semblait-il se dire.
Ils le regardaient tous et attendaient.
Killian quitta la pièce sans se retourner. Il se jura que jamais il ne reviendrait à cet endroit.