A la lueur d’un lampadaire qui diffuse une douce lumière bleue, Arthur marche, le nez en l’air. Il inspire, ressent les effluves de jasmin en fleur sur la promenade. Il aime se laisser surprendre par ces arômes apaisants. Ces balades vespérales le calment. Il aime musarder après ses longues journées de travail.
Puis vient le matin, et les fleurs qui parsèment le jardin en bas de sa tour animent son éveil. Tout à l’heure, il improvisera une mini-séance de taïchi avant de prendre le train, qui revêt des allures de bétaillère, aux heures de pointe. Pour souffler avant de s’engouffrer dans une autre tour, de bureaux cette fois, il écoutera son humoriste favori, grâce à son smartphone équipé d’oreillettes. La rame le regardera rire. La rame aura envie de lier connaissance avec lui, pour sortir du train-train quotidien. Un homme joyeux ne peut être que bon et sympathique. La rame voudra papoter avec lui, mais il restera dans sa tour, d’ivoire, isolé des soucis des autres pour se recentrer sur soi, tout en faisant passer dans ses oreilles de la drôlerie, de l’humour, la paix.
Une fois arrivé devant son poste de travail, il posera son téléphone à côté du clavier, en mode vibreur. Il se concentrera devant son écran, sourira à ses collègues qui arriveront au gré des retards de trains.
La journée a un début, mais pas de fin. Une chose est sûre ; lorsqu’il rentrera chez lui le soir, il se laissera envahir de tilleul et de jasmin, qui, fleuris, embaument la promenade au pied de la tour où il s’endormira, épuisé, mais heureux.