Le bureau de Jacques Prévert

Le bureau est bien rangé. Il a mis son courrier dans le porte-enveloppe arc-en-ciel : une fente pour le courrier à traiter, une fente pour le courrier traité, une fente pour les publicités. Il les garde pour pouvoir découper les lettres imprimées.
Il a découvert un secret, celui que seules les sœurs connaissaient et qu’elles se murmuraient à l’oreille. Alors, avant de les appeler, il va leur envoyer une lettre anonyme, c’est grâce à Jean Gabin qu’il a eu l’idée, quand il a regardé « Le Clan des Siciliens ». Sa télévision est tombée en panne avant la fin, il a dû appeler « Dépannage télévision » parce qu’ils interviennent dans les 24 heures.
Il a dû remettre à plus tard son voyage à cause de ce secret découvert. Il a quand même gardé l’étiquette qu’il devait accrocher à sa valise. Il devait voyager, découvrir d’autres horizons. Il avait accroché sur le mur les numéros des hôtels et des restaurants. Il s’était bien organisé pour son petit séjour. Il s’était même rassuré en prenant le numéro des pompiers. On ne sait jamais.
Mais le secret l’avait laissé cloué là, assis devant son bureau bien rangé. Il n’avait pas de ciseaux pour découper les lettres des publicités. Alors, il a décidé de jouer avec les mots, avec les sonorités. Ça lui plaisait, ça le faisait sourire. Ça plaira aussi aux enfants mais il ne le savait pas encore. Ils réciteront ses mots et ses vers à l’école primaire.
Les sœurs le savaient, elles, qu’il avait un talent rien qu’à lui et qu’il faudra qu’il le partage avec autrui. C’était sa destinée.

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