La solution ?

J’ai reçu mon kit dans une boîte cartonnée, hyper discrète, comme si j’avais commandé un livre sur Amazon. Enfin, je l’ai reçu ce kit ! Je l’ai ouvert discrètement, sans arracher le carton mais en suivant les pointillés. Un rabat, le deuxième puis les deux derniers en même temps pour découvrir un secret gardé.
J’y ai trouvé un magazine, des lettres timbrées, un mode d’emploi, des exercices à faire. Je feuillette le magazine qui tente tant bien que mal de donner un peu de légèreté à ce que j’attends de ce paquet surprise. Je peux y lire des témoignages d’hommes et de femmes pour qui cette expérience a réussi. Ensuite, je prends le mode d’emploi avec un calendrier à suivre. C’était annoncé dans le magazine : 99% de réussite. J’espère ne pas faire partie du pour cent qui échoue. Mais, il ne vaut mieux pas y penser.
Le mode d’emploi indique que j’ai reçu dans mon paquet trois lettres écrites par trois personnes différentes, des cobayes en sorte, qui pourraient me correspondre physiquement, intellectuellement et bla bla bla et bla bla bla. Je ne suis pas très convaincue par ce premier aspect, cette première étape. Mais bon, 99% de réussite, ça laisse perplexe.
Le premier jour, je dois faire en sorte d’apprécier le silence autour de moi. Je ne dois parler à personne, ne pas écouter de musique, rien, juste écouter et m’imprégner du silence.
Le deuxième soir, je dois marcher dans les rues au hasard, sans but précis pour ouvrir mes yeux et mes sens. Mes pieds m’emmènent alors sur le défilé du 11 novembre. Je suis étonnée de voir qu’il y a encore quelques anciens combattants de la Première Guerre Mondiale. Ça me rend plus triste que le défilé de la fête nationale, parce que j’ai l’impression qu’on a oublié nos ancêtres et le sacrifice qu’ils ont fait pour nous.
Le troisième soir, je peux ouvrir une enveloppe timbrée et lire ce que l’on m’écrit. Je choisis une enveloppe au papier jauni. Je me dis que la personne qui écrit est peut-être aussi désespérée que moi dans sa quête. Dans sa lettre, il me parle de son ex-femme, comme elle l’a fait souffrir, qu’il lui en veut d’être partie, qu’il l’aime encore…Je comprends mieux pourquoi son papier a jauni. Même s’il écrit formidablement bien, je me dis que ce ne peut pas être lui. Tant pis.
C’est l’heure pour moi d’aller au théâtre, encore une fois, seule. Je lirai la deuxième lettre demain. Ce sera peut-être celui-là le bon. En attendant demain, j’espère que la pièce me plaira.

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