Il est des portraits qui ont une âme. Je pourrais dire que le roman de Pierre Assouline part de ce postulat.
Le 20 juillet 2015, je suis allée voir « La femme au Tableau », de Simon Curtis, film relatant la restitution du portrait de Adèle Bloch Bauer, peint par Gustav Klimt, à Maria Altmann, nièce du modèle. Dans une certaine mesure, le tableau est, dans le film, incarné. Loin de n’être qu’une toile peinte, c’est le modèle qui fait le tableau.
Revenons-en à Assouline. L’ouvrage retrace l’histoire de Betty de Rotschild, qu’Ingres peignit entre 1844 et 1848. Au travers des déménagements de l’œuvre, nous suivons la famille Rotschild, les poncifs sur les juifs, mais aussi interroge la judéité.
J’ai aimé ce sujet original, cette plongée dans le XIXe siècle, à partir d’un portrait… qui nous parle.
« dans chacun des lieux que j’ai traversés, il a suffi d’un détail ou d’une couleur, (…) pour me transporter dans mes souvenirs, m’ouvrir une porte cachée et me permettre d’entrer à nouveau chez moi par le travail incertain et obscur de la mémoire. » (p. 14)
Publié chez Gallimard en 2007.