C’est mathématique

– Y a-t-il des règles à ce propos ?
– Évidemment, 2 x 2 font 4 et 4 x 4 font 16.
– Je ne te parle pas des règles de multiplication mais des règles de la vie.
– Cela revient au même. 1 + 1 = 2, parfois 3, 4 ou plus, ça dépend.
– La vie n’est pas mathématique !
– Bien sûr que si. Ton environnement est géométrique. Regarde les carrés, les rectangles, les cercles, les triangles autour de toi. Toi et ton environnement : c’est de l’arithmétique.
– Ça pourrait être physique ou chimique aussi, non ?
– Que nenni. Les maths sont les seules sciences sur lesquelles on peut compter !
– Quel rabat-joie !
– Pas du tout. Les maths c’est rassurant et ça répond à toutes les questions, en démontrant.
– La philosophie aussi, ça démontre et ça explique la vie.
– Je ne suis pas d’accord. Il y en a toujours un pour démonter l’argumentaire du précédent. Les maths, c’est logique et dans l’équation, tu trouves toujours un égal.
– Alors, deux choses différentes peuvent être égales ? Je n’y comprends plus rien.
– Tu réfléchis avec ta tête. Les maths, ce n’est pas que la tête qui a raison. Le cœur aussi.
– Pardon ?
– Oui, même en maths, on a développé la notion d’irréels, de nombres imaginaires.
– Tu me perds là. Déjà que les chiffres, ce n’est pas mon fort. Je préfère les mots.
– Tu vois, les mots, c’est aussi des maths. Parce que quand tu les mets bout à bout, que tu les ajoutes à l’un et pas à l’autre, c’est une toute autre idée que tu exprimes.
– Ça me donne mal à la tête.
-Ça ne devrait pas. Ferme les yeux et respire bien fort. Compte 1 à l’inspiration, 2 à l’expiration. Vas-y. Doucement. Jusqu’à 10.
Les traits de son visage se déridaient à chaque respiration, à chaque chiffre prononcé à haute voix. A 10, ses yeux s’ouvrirent délicatement. Un rayon de joie lui transperçait les pupilles.
– Alors ?
– Je me sens mieux. Merci.
– Et pour tes règles de vie ?
– Je ne me pose plus la question. La réponse est soit l’ensemble vide, soit tous les réels. Ça dépend du moment, ça dépend des jours.
– Ah, j’aime quand tu parles comme ça. C’est clair comme de l’eau de roche.
– Oui et c’est évident comme 1 et 1 font 2, dirent-ils simultanément dans un sourire.

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