Nuit blanche

Sur ta peau douce et lisse, mes yeux glissent, mes mains saisissent. Dans cette nuit de pluie, des étoiles cachées tentent de nous éclairer. L’air frais fait frissonner ton corps sous le drap. J’aimerais croire que j’y suis un peu pour quelque chose.
Ta peau, comme celle d’un caméléon, change de ton, vacillant d’un blanc pâle à un rose bonbon. Le lit est encore tiède, les draps ont séché au soleil de l’été. Dans cette nuit de pluie, les gouttes frappent les tuiles, donnent le rythme et la cadence. Les voilages gonflent et dégonflent avec la brise. Leur blancheur transparente effleure les pieds du lit, la poignée de la fenêtre. Elle chatouille la vieille commode.
A l’extérieur, cent couleurs attendent le lever du jour. A l’intérieur, on distingue à peine le bleu de tes yeux, le rouge de tes lèvres. Déshabillés sous un drap vibrant, la nuit s’étend et s’affaisse mollement.
Mes grandes mains te cherchent rageusement. Je ne te vois pas dans le noir, je laisse mes autres sens prendre le dessus. Du noir tout autour et pourtant plein de couleurs dans nos cœurs.
Le jour se lève quand ton corps s’endort.

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