La branche de l’arbre Croule sous les fruits, Jamais on en avait vu autant, une année à fruit avait dit Gédéon, une année à frelons aussi, j’aime entendre leurs Vrombissements dans le figuier ils me rappellent mon Voyage en Grèce.
Ça sentait bon la Grèce, les olives, la fêta blanche sur les tomates, le regard brun des hommes du café perdu dans la montagne qui n‘avaient pas souvent vu des filles venir ici pour boire un coup.
La robe blanche parsemée de cœurs rouges de ma copine Anne, avait une lumière irradiante, elle était si belle et gracieuse en sautant d’une pierre à l’autre sur le chemin, impossible de l’oublier, pourtant, je n’ai plus de nouvelle d’elle, depuis combien de temps ? je ne sais même plus.
Cependant sur les photos de l’Acropole on dirait que c’était hier, le temps nous réserve parfois quelques pirouettes, ce que l’on aime, ce que l’on voit un jour, on ne le voit plus, on ne l’aime plus un autre jour, c’est comme ça, c’est tout, Gédéon dirait c’est la vie.
Anne qui danse sur les pierres de la photo, ne danse plus dans ma vie, elle est une silhouette restée dans l’été de sa robe blanche et rouge au milieu des ruines de l’acropole.
Anne ma sœur Anne qu’es-tu devenue, dans quelle chambre te cache-tu et dont je n’ai plus la Clef ?
Gédéon batailleur essais de chasser les frelons du figuier, mais ils résistent et leurs bourdonnements hypnotiques continuent de m’accaparer, de me jeter ailleurs dans un passé de carte postale.