Il était une fois, une vilaine, méchante et mauvaise sorcière qui se baladait sous l’orage. Il y avait du tonnerre et la météo était affreuse !
Tous la regardaient le sourire aux lèvres : le serpent zébré jaune et rouge, bien caché dans les herbes hautes, l’homme aux yeux noirs.
Personne ne vit l’araignée qui gambadait entre les brins d’herbe. Elle passa en dessous de la porte d’entrée d’une maison, alla sur un lit et se transforma en une belle jeune fille endormie.
C’est alors que la méchante sorcière (vous vous rappelez ? celle du début) éclata de rire. Comme la météo était apocalyptique, elle ne pouvait pas jeter ses sorts, alors elle ouvrit son ordinateur et commença à lire les blagues envoyées par ses copies. Elles étaient toutes très drôles sauf une seule, une qui lui rappelait comment elle avait rompu avec Jean- Norbert. Cela la rendit triste. Chaque jour passant, elle était encore plus envahie par la mélancolie, serrant contre elle le pull-over vert de Jean-Norbert, en visionnant les photos de leurs vacances passées à Castel-Noirot.
« Oh, comme j’aimerais pouvoir revenir en arrière dans le temps ! Seul un ange pourrait m’aider à remonter le temps… Est-ce que ça existe les anges ? »
Et la fille-araignée (vous vous souvenez, celle d’un peu après le début) cria par la fenêtre de la maison « Bien sûr que non, ça n’existe pas, sinon que je sois transformée en saucisson ! »
Aussitôt dit, aussitôt fait… Ses huit pattes se mirent à se résorber, les soies qui couvraient son corps se détachèrent révélant une peau rosée de petit Jésus, les segments de son thorax fondirent et la métamorphose prit fin. La sorcière découvrit devant elle un saucisson fort appétissant. Cela lui rappela les apéros en bord de mer avec Jean-Norbert et elle se mit à rêver que tout pouvait recommencer.
Donc elle fit comme si tout avait recommencé, et comme elle en avait très envie et elle commença à manger son saucisson.