Tués le 13 novembre 2015

Dans son appartement, tout était là. La bougie du moment, la table bien rangée, les livres à leur place. Elle aurait dû rentrer chez elle, avec son amoureux fraîchement rencontré. Ils s’étaient retrouvés au bar, lui, un beau profil tranquille, d’origine islandaise par son père. Il avait les yeux très bleu, bleu comme la glace de la banquise, des yeux qui la laissaient pensive. Elle, revenue l’année dernière de quelques mois à Madrid où elle avait connu la fête, la chaleur de toutes les saisons, venait de rentrer à Paris. Elle avait d’abord trouvé la ville bien grise et elle avait renoué avec des sensations oubliées : la solitude qu’elle occupait dans la lecture, attendant le moment où la lumière viendrait la chercher. C’est là qu’elle l’avait rencontré, à cet endroit de sa vie où l’autre a sa place. Il lui avait raconté son enfance, les parties de chasse chez son grand-père, la porcelaine fragile des tables dressées avec soin. Elle aimait regarder des photos de lui enfant. Mais voilà, leur route s’était arrêtée là. Restait devant le bar où ils avaient été tués, des petites bougies, des photos, des larmes et une nuit profonde.

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