Lui

Un rictus sévère sur son visage tendre m’accueillit sur le quai de cette gare pourtant lumineuse et moderne de cette cité balnéaire et joyeuse. J’ai décidé de dépasser cela voire même de m’y attaquer. Ce rictus n’est-il pas qu’un masque après tout ? Un ridicule masque de Carnaval qu’il s’imposait à lui-même pour se donner un rôle ? Vous savez ce rôle de type sérieux et au dessus des autres que se donnent certains hommes entre deux âges. Comme s’il cherchait à se cacher derrière un lourd rideau, un rideau protecteur. Mais moi, je sais qui il est. Je le connais. Il ne peut se cacher ainsi de moi indéfiniment. Ça c’est le personnage pour les autres, pour le décorum. Après, quand il osera enfin lever le costume et que la récréation de ce jeu public aura enfin sonné, je pourrais le retrouver. Il pourra être lui enfin ou ce que je crois être lui et nous pourrons ensemble écrire et vivre ce que nous avons à vivre. Nous danserons, nous pourrons nous mouvoir tel que des arabesques et nous laisser à ce que nous sommes, unis, nous, à deux, seulement nous deux. Il ne pourra rien nous arriver et je serai saine et sauve, à l’abri dans cette vie que je nous construirais, qui sera la vraie, la véritable car en vérité, je vous le dis, il n’y a que cela qui compte, vivre dans la vérité de ce que l’on est réellement. La façade ne compte pas. Elle n’est pas réelle et il n’en restera rien comme un éléphant trop gros elle vous gâche la vue

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