Marie

Elle cheminait doucement, ses pieds nus foulaient la terre humide. Elle ne savait pas où elle allait. Elle cheminait depuis l’aube naissante. Elle était sortie de chez elle en chemise de nuit, aimantée par la lumière de la lune. Marie avait été une très belle femme, longiligne. Dès qu’elle paraissait, les regards se tournaient ostensiblement vers elle ! Marie, la grande timide ne supportait pas ces regards et aurait souhaité disparaitre au cœur des racines du vieux marronnier sur la place de son village. Elle aurait voulu être une inconnue et non une femme qui attirait des regards de convoitise, de concupiscence des hommes ou de jalousie des femmes, qui elles passaient inaperçues à leur grand désespoir !

Aussi, Marie, n’avait eu de cesse dans sa vie de disparaître aux yeux de tous. Elle peignait des fleurs à la lumière de chandelles et travaillait comme domestique la journée. Elle refusait toute visite, si bien que ses amoureux avaient fini par abandonner. Marie ne répondait jamais aux regards, aux coups frappés à sa porte. Aucune hiérarchie dans son refus de communiquer. Personne n’était autorisé à franchir le seuil de sa maison.

Seule, Noémie, sa nounou, lui apportait quelques plats pour se substanter. Au crépuscule, elle ramassait des feuilles, des tiges, des pétales, de la mousse, du lichen et fabriquait ses pigments avec ces matériaux. Seuls quelques grammes lui suffisaient pour réaliser des merveilles. Il se dégageait de ses tableaux, une beauté sauvage et unique.

Personne ne les avait admirés en dehors de Noémie, sa camarade de solitude, la seule acceptée dans sa vie de peintre monacale. Seul le silence accompagnait la peintre florale.

Ce matin, Marie était partie sur la route. Un peintre silencieux qui ignorait la richesse de son art !

Elle était partie de sa vie.

J'écris depuis mon adolescence...comme beaucoup j'ai tenu un journal intime puis j'ai écrit des poèmes puis des textes et quelques petites nouvelles. J'adore lire depuis que je sais lire . Les livres furent mes premiers amis .

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