Elle se réveille.
Elle ne sait pas si le jour s’est levé.
Elle n’y voit pas clair… Comme dans un train lunaire…
Ce matin il fait nuit noire, ou bien est-ce encore le soir ?
Elle ne se sent pas chez elle, elle nage en plein mystère… un mystère étranger.
Au dehors, ça lui semble loin, elle entend un cri.
Elle sort alors de son lit, elle vérifie que dans leur chambre les enfants sont bien endormis,
Puis elle va, elle sort pour écouter si elle entend à nouveau le cri.
Devant elle se dresse la forêt, une forêt qu’elle connaît bien, mais elle est prise de stupeur.
Elle s’approche pour être sure…
Oui, c’est bien ce qu’elle avait cru voir : au loin les arbres nus pleurent.
Elle oscille entre panique et fou rire.
Peut-être rêve-t-elle, peut-être son inconscient se moque-t-il d’elle ?
« Soyons pragmatiques » lance t-elle, « ça vaudra mieux que de se laisser choir »!
Elle avance un peu plus près des arbres tristes et décide de se laisser y croire…
Croire à cette étrange histoire, comme pour prendre un nouveau départ.
« C’est aujourd’hui l’automne et sans doute que la nature commence son deuil »
Tout cela lui rappelle qu’elle aussi elle a quelqu’un à pleurer, quelqu’un qui a quitté la vie et qui n’avait pas encore assez vieilli.
Alors sa tristesse à elle rejoint celle de l’étrange spectacle…. Elle pleure avec les arbres.
Soudain son corps se crispe – une claque une gifle ? – la ramène brutalement à la réalité !
Ce n’était qu’un rêve.
Il se termine par une rencontre qui l’aura bien aidée, et par une joue rougie qu’il va falloir soulager.