Le jour de la Chandeleur

Au secours ! Ça brûle. Mais elle est folle. Qu’est ce qu’il lui prend de me jeter dans cette poêle ? Il faut l’enfermer. D’abord, elle me mélange de force avec un tas d’inconnus. Elle me touille et me retouille. Et puis, splash, me voilà entrain de glisser d’un bord à l’autre de cette poêle noire et grasse. Aucune classe. Ça sent le gaz, le brûlé. Je sens les cloques qui me poussent par en dessous. Impossible de m’échapper, elle me guette de son œil noir, armée de sa spatule. Elle me force à me relever pour mieux me laisser retomber.
Mais, mais, qu’est-ce qu’il lui prend ? Elle veut m’envoyer en l’air. Aïe, aïe, forcément, je suis retombée, pliée en deux, avec des accrocs et des gnons. Je suis toute essoufflée, je n’en peux plus. Je chauffe, je chauffe. Si seulement quelqu’un venait me rafraîchir avec un peu d’air frais, une petite brise, même une petite pluie. Je me verrai bien au bord de la mer, dans un petit port, étendue sur un beau plat en faïence.
Ah, ça y est, elle me sort de cet enfer. Plaf, elle me couche sur un tas de carton, chaud et gras. Mais non, ce n’est pas du carton. Mais, mais, j’ai l’impression d’être face à un miroir. C’est moi, ce n’est pas moi. C’est mon clone, je ne sais pas. Qu’est ce je suis, qu’est-ce que je suis devenue, qu’est-ce qui va m’arriver ? Je suis perdue. Et vlan, je m’en prends sur le dos.

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