la valise adoptée

Une valise ivre courrait sur les tapis roulants d’un aéroport. Derrière elle, une famille tentait de la rattraper. Ils avaient un avion à prendre et pas de temps pour ces coquetteries.

La valise avalait les mètres, roulant, bringuebalant, bien décidée à garder une liberté toute fraîche et bien méritée.

Elle avait décidé de visiter le tarmac, les pistes, la tour de contrôle, puis de s’installer à l’hôtel Ibis le plus proche pour une nuit reposante, dans une chambre calme et propre. Cette famille était bien gentille mais encombrante, bruyante et surtout désordonnée. Elle imaginait sa nouvelle vie. D’abord, il faudrait déverser son contenu en chemin, ne garder qu’un pyjama et peut être une brosse, à dent ou à cheveux.

Soudain, les rouages du tapis roulant s’arrêtèrent net, la prenant par surprise. Elle termina sa course sans grâce sur le marbre d’une salle d’embarquement. Une vieille dame eut pitié d’elle et décida de l’adopter. Tranquillité assurée, se dit notre valise.

Et elles partirent main dans la poignée, vivre des aventures de rêve.

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