Bonheurs simples

Caroline est arrivée hier sous la grisaille. Ce ciel bien bas et gris. Cette petit bruine qui tempe jusqu’aux os. Ce vent qui agitent tous les arbres. En même temps, fin mars en Bretagne, elle n’en attendait pas plus. Et pourtant ce matin, elle se réveille avec un doux rayon de soleil sur sa peau. En regardant par la fenêtre, elle voit un ciel bleu avec quelques nuages éparses. Elle s’habille rapidement puis sort offrir son visage au soleil. Sa mère, amusée, la regarde passer comme une fusée. Au bout de quelques minutes, elle la rejoint avec une tasse thé, un gilet pour ses épaules et un baiser sur sa joue.

« Bon anniversaire ma puce.

– Merci maman, répond Caroline en prenant la tasse et en passant son bras autour de celui de sa mère.

– Tu as bien fait de venir. Ta présence chasse les nuages. C’est le premier jour de soleil depuis 3 semaines. »

Caroline souri plus grand mais ne dit pas un mot. Elle boivent leur thés en silence en profitant de la chaleur des premiers rayons. une idée germe doucement dans la tête de la fille. Pour elle aussi, ces derniers temps ont été teintés de gris. Alors elle a envie de profiter au maximum de cette journée.

« Le vieux vélo fonctionne toujours ?

– Euh oui mais personne n’est monté dessus depuis longtemps. »

Sa mère regarde une petite étincelle s’allumer dans les yeux de sa fille.

« Qu’est ce que tu vas faire ?

– Une balade. »

Caroline dépose un baiser sur la tête de sa mère en se levant. Elle attrape les deux tasses puis les dépose dans l’évier. En se dirigeant vers le garage, elle aperçoit ces petites merveilles rondes et rouges.

« Et j’emporte les cerise. A tout à l’heure, crie-t-elle avant de claquer la porte. « 

Elle trouve le vélo posé sur un des murs. Après une rapide vérification, elle estime qu’il fera l’affaire. Le sac de cerises déposé dans le panier à l’avant, elle monte sur la selle puis se met à pédaler. Elle a une destination en tête mais elle n’est pas pressée. Le vent est frais mais les rayons du soleil réchauffe sa peau. Ses longs cheveux bruns virevoltent autour d’elle. Sa veste bleue claque sur ses côtes. Ses pieds tournent encore et encore. Et surtout son rire résonne dans le chemin. Caroline est une vision pour ceux qui la croisent. Elle pédale le visage ravi crachant ses noyaux de cerise au vent. Comme si elle semait des petites graines de bonheur sur tout son trajet. Sous elle, le vieux vélo grince et le panier menace de tomber mais elle a décide que rien ne ternira cette journée. Elle continue de pédaler dans les allées de gravier en mangeant des cerises. Au bout du chemin, elle aperçoit enfin son but. Un petite promontoire qui surplombe la mer. Il est perdu loin de tout et pourtant s’y trouve un banc qui fait face à l’étendue bleue. Elle pose le vélo contre le dos en bois et s’assoit. Elle oscille entre chaud et froid en fonction du vent ou du soleil. Mais elle se sent heureuse comme elle n’a pas expérimenté depuis longtemps. Seule sur son banc à manger des cerises le jour de son anniversaire.

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