Chronique du transport parisien

Sur le quai, j’hésitai entre deux trajets, fallait-il mieux prendre le RER ou prendre le tram puis le bus. Éternel dilemme du trajet RATP. C’est vrai, faut-il mieux aller plus vite ? Avoir le moins de changement ? Marcher le moins ensuite ? Je crois finalement que cela dépend plus de chacun que de ce réseau inextricable qu’est le réseau de transport d’Île-de-France. La première fois que je suis arrivée à Paris, j’ai pris le métro comme tout le monde. Je n’ai ressenti que déception et confusion. Comment comprendre que cela ne ressemblait à rien de ce que je connaissais ? La petite fille que j’étais avait calqué le métro rennais sur le parisien. Cette rame automatique, propre, lumineuse et sans accro. Alors que la vérité parisienne était tout l’inverse. Mon cerveau à cet époque n’arrivait pas à conceptualiser cette différence. Finalement, en grandissant, j’ai appris d’où elle venait. Il n’en reste pas moins que je préfère cent fois l’unique ligne de Rennes que les dizaines de lignes de Paris. Objectivement, le réseau parisien est bien plus fourni, la ville est bien plus grande. Mais c’est tellement moins agréable. Malgré tout, je me suis vu au fur et à mesure de mes visites en prendre l’habitude. Et maintenant que j’y suis installée, je sais où je vais. Quand j’ai commencé à savoir où se trouve la sortie dont j’ai besoin. A savoir exactement quand descendre. A naviguer dans les couloirs sans vraiment y penser. C’est à ce moment, que je me suis dit que je ressemblais de plus en plus à une parisienne. Avec mes écouteurs, à ne regarder personne, à ne pas sourire. Moi qui m’étais jurée que je resterais une provinciale dans l’âme. Pour autant, en observant mes amis, je me suis rendue compte que je n’avais pas encore complété la transformation. Et j’entends bien que cela reste ainsi. Elles me font rire leur manie, elles m’agacent aussi un peu. C’est vrai quel est l’intérêt de reprendre le métro ou le bus quand on pourrait marcher quelques minutes. Moi qui préfère marcher je suis servie. C’est toujours la même excuse : « c’est pollué et c’est moche de toute façon ». C’est vrai que passer au dessus du périph c’est pas vraiment alléchant, mais être serré dans un bus pendant 5 minutes après l’avoir attendu 10, alors que pendant c’est 10 minutes on aurait pu marcher jusqu’à chez soi, ne l’ai pas non plus. Enfin pas pour moi. Alors tant pis, je marche quand je suis seule. Et puis, cette frustration de devoir attendre plus de 5 minutes en changement. C’est rien 5 à 10 minutes, pas la peine de grogner pendant toute l’attente. Après je me dis que je ne fais pas encore les trajets tous les jours. Peut-être que si c’était le cas, je changerais d’avis.

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