Accoudée à la fenêtre
Elle attend.
Niché dans un coin de son être
Elle surprend
Une envie, un espoir
Aller vers lui, le revoir.
Au bas de la fenêtre
L’océan
Les bateaux font la fête
Et pourtant…
Dans le ciel les papillons
S’évaporent.
Le voyage sera long
Jusqu’au Bosphore.
Leurs ailes scintillent
Les couleurs chantent
A elle, les yeux brillent
De larmes d’attente.
Sur la table derrière elle
Se fige un pot de 3 fleurs
Dernier souvenir éternel
Et elle pleure.
Où est-il ?
Reviendra-t-il un jour ?
Ou bien l’a-t-il
Quittée pour toujours ?
Dans la chambre du bébé
Un ballon
Doux et soyeux comme du duvet
Pour son garçon.
Est-ce qu’il grandira sans père ?
Le rencontrera-t-il ?
Ou bien cette fuite est-elle mortifère ?
Ainsi soit-il.
Dans son berceau l’enfant gazouille
Elle se rappelle
La dernière nuit les idées grouillent
Pour s’éloigner d’elle.
Il est resté assis
Après l’amour.
Elle était dans ses rêveries,
Lui le cœur gourd.
Elle aimerait être un oiseau
Infatigable
Voler par monts et par vaux
Sans rendre l’âme.
Aller lui chanter
Des louanges
Au lieu de son temps passer
Dans les langes
De leur enfant.
Combien de temps ?
L’oiseau est plus léger
Que son cœur
Lourd, chagriné
Gros de douleur.
Au mur de la chambre
Un ange sourit.
Elle a prié sans se méprendre
Pour son ami.
L’ange n’a rien dit ;
Elle aurait cru
Un signe de lui.
Elle se sent perdue.
Son coeur saigne
Des rivières pourpres sous sa peau
Fortement l’étreignent
Comme un étau.
Rouge est son âme
Noire sa colère
Cette vie-là est son drame
Il n’y a rien à faire.
Perdue dans ses pensées
Elle a rêvé
Qu’il l’inviterait à danser
Puis à dîner.
Tout pourrait recommencer
Leur histoire enfin continuer.
Mais est-ce du passé ?
Qui sur cette terre enfin le sait ?
Parfois dans ses nuits
Vient le cauchemar.
Les chaises renversées à grand bruit
Elle dans le noir.
Elle a peur de ses colères
Il hurle qu’elle n’a qu’à se taire
Et il part.
Accoudée à sa fenêtre
Elle attend
Son homme à la casquette
Il fait beau temps.
Ils ont des projets plein la tête
Chaque jour de leur couple sera une fête
Et pourtant…