Elle est arrivée, toute essoufflée. Elle n’avait rien d’autre sur elle qu’un voile de tulle, elle a fermé la grille derrière elle, a monté l’escalier. Ses deux ailes cachées sous la cape vermeille, cette merveille qui brille sous le soleil.
Qui l’attend dans sa bulle ?
Un jeune homme en habit est debout en haut des marches encaustiquées à la cire d’abeille. Il sourit, elle lève la tête, ses cheveux longs ondulent dans son dos. Le jour s’est levé tôt, la matinée est belle, c’est celle qu’elle a choisie pour lui dire à quel point elle l’aime, virgule, ouvrez les guillemets « s’aimer pour la vie, comme les pies »
Aucun nuage ne s’amoncelle sur notre envie d’être à deux sur l’escarcelle. Enlaçons nous au son de la tarentelle, tournons à nous faire perdre la tête.
Les myrtilles et les airelles nourriront nos corps, écoutons les enfants si proches. Isabelle est là-bas, elle saute sur la marelle incrustée de galets lisses et ronds.
Une nouvelle vie va commencer pour nous.
Va la chercher, très vite, ouvre la porte, ramène là.
Quel jour sommes-nous ?
Je suis perdue, rappelle-moi de ne jamais t’oublier.
Le vent s’est levé, elle a déployé ses ailes, s’est approché de lui, a murmuré à son oreille « je suis ta pipistrelle pour la vie »