Ils courent, elles courent

le dimanche nous allons au parc Montsouris. Confortablement assis au soleil nous observons les promeneurs mais surtout les Joggers, magnifique échantillon d’humanité dans ses actions et ses intentions.

Il y a bien sûr les habitués, ceux qui courent trois fois par semaine, ceux là ont la tenue adéquate, bien ajustée, confortable, fonctionnelle, un casque dernier cri sur les oreilles et la bonne musique, celle qui permet de soulever les pieds dans la joie. Puis il y a le grand ado qui court de travers, empêtré das ses longues jambes et ses bras qui ont poussé trop vite. Inévitablement passe la trentenaire en surpoids , moulée dans un short trop petit et  qui pense que le vent en rougissant ses cuisses va aussi s’attaquer à la cellulite. Il y a son pendant masculin qui pousse ou traîne, on ne sait pas, sa grosse bedaine et se console de ses efforts Grâce aux deux bières qu’il va bientôt boire, en récompense et tout en suant et souffrant il les imagine ces bières  fraîches, il les imagine tellement bien!

passent ainsi au fil des dimanche toutes ces personnes attendrissantes, victimes de la propagande sur la forme à tout prix et les bienfaits de la course, l’envol  des endorphines et c’est pour ça qu’il soufflent comme des petits taureaux….Bien entendu, il y a les légers,  les gracieux, ceux que n’accompagne ni bruit, ni poussière, les chanceux quoi! Mais il y a aussi le soixantenaire tout triste qui a perdu sa femme, a passé des jours au fond de son canapé et s’est dit la semaine dernière , va t’acheter de bonnes chaussures, faut te reprendre en main, te secouer, dimanche tu vas aller courir. Enfin parfois passe un miracle de grâce, un couple longiligne, peut-être avec des ancêtres kenyans ou éthiopiens, qui court sans effort, du même pas , tout sourire, sous l’oeil émerveillé des assis qui commentent. Est-ce que ça me donne envie de courir, et bien non mais j’ai grand plaisir à les regarder, parfois à les plaindre ou à les admirer en imaginant leurs rêves de minceur, de forme, de performance ou tout simplement leur plaisir….

Tiens un chien court avec son maître, il ose aboyer un peu, calme-toi, lui suggère – t’il, on pourrait s’allonger dans l’herbe qui sent si bon. Pauvre chien il lui faudra attendre encore cinq ou six tours du lac, l’heure n’est pas à la rigolade ou au farniente. Allez, vas- y , soulève tes petites pattes noires, tu seras à coup sûr un chien très athlétique!

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Une réponse à Ils courent, elles courent

  1. Sylvie W dit :

    on s’amuse à ce théâtre de la course du dimanche: c’est drôle, dynamique, enlevé.

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