grifouillis calligraphiques

Sur son papier à fleurs, elle dessinait.

Elle n’écrivait pas, non. Les mots restaient enfermés dans sa boîte en fer, celle qui contenait en vrac des souvenirs d’enfance, des photos de famille, quelques rubans, des billes et ses lettres d’amour.

Ses grifouillis calligraphiques, à l’image de son âme torturée, semblaient tracer des chemins qu’elle ne prendrait jamais. Noirs et emmêlés, elle les barbouillerait plus tard de couleurs criardes pour vomir sa colère.

Pour le moment, elle laissait sa plume crisser sur ce papier aux fleurs sans vie.

Bête, c’est bête un papier ordinaire.

Bête, qu’elle était bête de l’avoir perdu.

Après tant de messages, de mots, de lettres à la couleur de leur passion, à la couleur de leurs émotions et de leur fantaisie.

Et puis le vide.

Ne plus savoir comment on s’appelle; comment il s’appelle.

Ne plus sentir le vent dans les feuillages, ne plus entendre les oisillons, ne plus reconnaître le jour et la nuit. Marthe plonge dans le néant.

Elle se perd sur son papier, émerge de ces 20’ d’écriture sans terminer son texte.

A la semaine prochaine !

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