Adrien prépare un CAP de boucher, par la voie de l’apprentissage. Il reçoit au cours de l’été un courrier de son établissement lui demandant de chercher un tueur. « Un tueur ? Ils ont de l’humour, au CFA. Centre de Formation des Assassins ? Non, des Apprentis. » se convainc-t-il. Est-ce une coquille de l‘administration ? Sa mère l’a envoyé sur les roses : « Tu ne vas en plus mettre l’école en cause ! ».
Il en parle à son frère Gilles, les pupilles allumées par les jeux vidéos. Entre 2 borborygmes, il articule un « Cool ! Géant, ta formation ! ».
Comment trouver un tueur ? Pas sur les sites d’offres d’emploi.
« Si j’ai de la chance, il y en a en prison » imagine-t-il. Il compulse les journaux, et découvre enfin un nom et une localisation pour écrire à un détenu soupçonné d’homicide.
Quelques jours après, le téléphone d’Adrien sonne.
– Allô ?
– Bonjour Adrien, c’est K.
– K. … K. ? Qui, K. ?
– Oui, Kill Bill. Tu m’as écrit, à l‘ombre.
– Euh, oui, bien sûr ! C’est pour ma formation. Je cherche un tueur.
– Ha, ha, ha. Tu me plais toi.
– Mais… vous pouvez téléphoner ? Je croyais que c’était prohibé.
– Bof ! Je laisse ça pour les bleus. Des années d’expérience feront toujours la différence, gamin. Dis-moi, quelle est ta spécialité ?
– La boucherie !
– Mmmmm ! Tu sais que je t’aime bien, toi ! Le gore, j’adore. On va bien s’entendre tous les deux. Tu as de quoi noter ?
– Oui, oui, je vous écoute !
– Tu iras voir Marcel de de ma part. Le Louchebem est son antre. Il s’occupera de la partie théorique et pratique. Une fois que tu seras dégrossi, je te recontacterai. Tu as un contrat ?
– Oui, l’école me l’a fourni.
– « L’école me l’a fourni » ! Et il parle déjà comme un pro, avec des phrases sibyllines. Ah, je t’aime beaucoup, toi ! On va faire du bon boulot ensemble.
