Et si c’était toi

Et si c’était toi cette fois. Je t’aurais attendu tout ce temps. Je me serais trompée tant de fois avant d’enfin tomber sur toi. Si c’était toi, ce serait bien, ce serait mieux que maintenant, ce serait un feu d’artifice dans ma tête, une nuée de papillons dans mon ventre et mon cœur qui battrait, qui battrait, qui me rappellerait que je suis en vie.
J’aimerais bien que ce soit toi mais je ne te connais pas vraiment bien. Je te connais à travers des mots écrits, quelques regards échangés entre deux lignes. Je ne sais rien de toi ou si peu. Je sais tout de toi malgré ça.
Et si c’était toi cette fois, serait-on heureux toi et moi ? Mon intuition me dicte d’enlever les si. Les doutes et les questions freinent mon élan vers toi.
Je vois aussi les pas que tu fais vers moi. Tu approches lentement, peu sûr de toi. Tu m’interpelles au loin avant d’avancer un peu plus. Tu aimerais peut-être entrouvrir la porte qui mène à mon cœur. J’aimerais te donner la main et qu’on trouve ensemble une porte à ouvrir vers une belle histoire pour toi comme pour moi.
Et si toutes mes pensées prenaient vie ? Et si je ne rêvais pas. Et si je croyais vraiment en toi, en moi, en nous.
Le chemin qui nous mène l’un à l’autre n’est pas très long, il n’est pas semé d’embûches, il n’est juste pas très droit, il fait des boucles, repart en arrière. On a des choses à faire toi et moi. On ne prend pas le temps d’avancer d’un pas en même temps. Il faudrait pour cela que l’on se voit plus souvent, pour se rappeler qu’on doit avancer l’un vers l’autre puis rejoindre le chemin tracé pour tous les deux. Tu sais, le chemin qu’on aperçoit là-bas, un peu plus loin.
Certains jours, l’envie est plus forte que la peur et j’avance vers toi. D’autres fois, la peur est plus forte que l’envie et je me terre loin de toi. Est-ce pareil pour toi ? Tu as l’air d’avoir moins peur que moi. As-tu au moins autant envie que moi ?
Je retourne chez moi, je ferme la porte et je guette par la fenêtre. Les jours, les semaines passent, tu ne sors pas non plus, je ne te vois pas. Aucun de nous ne brave les intempéries, aucun de nous ne prend son courage à deux mains.
Après la pluie, le beau temps, dit-on. Les premiers rayons du soleil percent les quelques nuages gris. Les gouttelettes de l’allée scintillent. Je sors, je te fais signe de la main, je dépose mon regard dans le bleu de tes yeux. Je m’avance. Tu t’avances. Et si c’était vraiment toi.
Il ne faut plus que je doute de moi, il faut que je croie en toi. Tu avances et me tends la main. Nous arrivons à la croisée des chemins. Main dans la main, nous déposons un pied sur notre chemin. Le pied gauche en premier, ça porte bonheur.
Mes jambes tremblent. J’aimerais courir avec toi loin devant. Mais je préfère aujourd’hui stabiliser mes jambes avant de courir. Je sens la terre ferme sous mes pieds, je me sens pousser des ailes, grandir.
Et si on racontait maintenant notre belle histoire.

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