Voir la mer

Tu as marché sur le sable

Tu as laissé le sable chaud réchauffer ta peau

Tu as laissé chez toi ton cartable

Tu as fait écrire un dernier mot.

 

Tu es parti écouter la voix de la mer

Tu as quitté ta tour d’ivoire

Puisse ton avenir prendre chair

Puisque personne en toi ne veut croire.

 

Les vagues s’affolent,

L’eau prend la couleur du verre,

Le vent les rend folles,

Beat, rythme, c’est ta mer.

 

– Reste debout ! Qu’as-tu à dire pour ta défense ? C’est bien joli de faire des rimes sur ton cahier de textes, mais il y a un truc qui m’échappe. Tu t’en vas, sans prévenir…

– J’ai fait un pari !

– Pardon ?

– J’ai fait le pari que je pouvais aller à la mer tout seul !

– Holà mon bonhomme, mais ça ne va pas du tout ! Tu es encore à ma charge, tu es tenu de ne pas me prendre pour un imbécile. De quoi j’ai l’air, moi, après avoir signé une autorisation de voyage scolaire ? Pour qui je passe, quand la principale m’appelle, me dit qu’elle ne te trouve pas, et moi je deviens dingue car j’imagine qu’on t’a perdu sur la plage ?

– Papa… Pardon, papa. Je t’ai ramené un flacon de sable parfumé à l’iode. C’est valable comme excuse ?

– Hmmm. La prochaine fois, tu m’emmènes avec toi ? Tope-là !

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Une réponse à Voir la mer

  1. Marija dit :

    Le mot clé de ce texte est bien « charge ». Qui a la charge de qui ? Qui a la charge de quoi ?
    Qui tend la main à l’autre ?
    Les mots de la poésie sont lourds de sens, chargés.

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