Madame rêve
Paname enrage
Une nuit d’orage
Fait déborder la rivière.
*
Jour de trêve
Revue de saccages
Au-delà du rivage
Là-bas hurle la guerre.
*
Jeune rebelle
Revendique l’outrage
Des routes à péage
Désir d’Univers.
*
L’homme pense
Sa vie sans importance
Sacrifie sa prestance
Au péril de déplaire.
*
Rimes en toc
Tas de mots
De bric et de broc
Est-ce faire beau ?
*
Temps qui passe
Inspiration qui trépasse
Aucune saillie ne dépasse
Du plat écrit qui est le mien.
—
| STOP |
—
Elle passe à autre chose. Elle s’est embarquée là-bas dans des terres inconnues. Et s’est plantée.
Elle tente la rime, est-ce de la frime ?
A quoi ça rime ?
Ça frime en rien.
Retour ici, en tête à tête avec les lignes de son cahier. Un premier son de harpe la soulage.
Sous ses cheveux elle trime.
Elle termine sa récréation dominicale avec une vilaine baisse de régime. La ville de Perpignan annonce une procession pour invoquer le retour des pluies. Celle qui écrit va proposer aux pénitents catalans de s’auto-flageller pour que l’imagination vienne, en pensant à elle.
La vacuité de son texte la brime. Le publier est-il un crime ?
Tu t’es vue quand t’a lu ?
Tu crois que des types qui défilent à Pâques autour de la cathédrale Saint-Jean vont se ruiner la peau du dos pour toi ?
En prime, le génie littéraire descendrait s’arrimer aux deux neurones qui s’escriment entre tes oreilles ?
Un coup d’œil sur l’horloge. Combien de temps, combien de temps avant que la harpe ne la délivre encore une fois ?
Et elle écrit encore. Elle touille ses mots comme le nescafé dans une tasse. En vain. Aucun esprit n’en sort.
Sa gamberge lui rappelle les devoirs qui devaient remplir un minimum de 4 pages. Quand on n’a pas de réchauffé à recycler, il reste à écrire plus gros, pour occuper le vide abyssal des pages blanches.
Elle se rend compte que, pour ne pas laisser la page nue, elle l’habille de futilités.
C’est un peu par hasard que j’ai découvert le plaisir d’imaginer des histoires. D-Ecrire des vies. Et j’ai trouvé avec Cécile et Philippe, et tous les participants, de quoi cultiver l’enchantement. Merci à tous.
J’aime beaucoup ton poème ! Le reste du texte laisse entendre une insatisfaction de ta part … Je voulais te dire que moi, le rythme et les résonances de ton poème m’ont vraiment parlé !
Merci Delphine !