Je la sens la fine vapeur…

Je la sens la fine vapeur, cette trace légère dans les airs qui parfume la pièce où tu étais. Je te regarde, appuyé sur cette grande et solide porte de bois rouge des jardins fabuleux de Majorelle. Tu portes à tes lèvres cet indice de fumée.

C’est comme ça que je te reconnais, que je t’imagine. Je sais comment tu tiens ta cigarette, comment tu aspires la fumée, comment tu la rejettes. J’ai étudié l’élégance de tes gestes.

Longtemps j’ai souhaité être cette vapeur, parcourant ton intérieur, s’exfiltrant d’un coin de ta bouche charnue pour embaumer tes vêtements.

Et je me souviens.

Ces bleus, ces rouges, ces jaunes que nous admirions tant. Des couleurs qui nous ressemblaient lorsque nos vies s’entremêlaient et que nos corps ne se quittaient plus.

Souvent, je ferme les yeux ; espérant ainsi apercevoir les fils dorés, la douce lumière d’une fin d’après-midi lorsque le thé à la menthe brûlant nous désaltérait.

Souvent je respire à fond espérant retrouver ton odeur ambrée, mêlée à celle du tabac. Que ne donnerai-je pas pour repartir avec toi.

Où es-tu ? Je ne le sais pas. Tu es comme cette fumée, léger, vaporeux, parcourant les airs pour disparaître dans la nuit.

Mais nous, nous étions lumière. T’en souviens-tu, dis ?

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