Le printemps revient

Le printemps revient. La plupart d’entre nous ne le voit pas car ils sont dans leur logement en plein désœuvrement. Et pourtant, inexorablement, c’est le recommencement de la nature. Le beau temps est arrivé de manière inopinée alors que le moral était plutôt morose. Ce qui ajoute à la confusion. Comment se réjouir du soleil alors que l’on vit en milieu confiné. Les rayons lumineux éclaboussent les vitres, réchauffent les cœurs et l’intérieur. De petites poussières tourbillonnent dans l’air ivres de lumière. La terre tourne toujours, elle se fiche bien de nous qui la piétinons sans vergogne. Vénus s’éloigne à nouveau de la lune scintillante comme jamais. Au plafond du ciel s’accrochent les étoiles qui se dévoilent dans l’immensité désertée par les avions bruyants. Avant, nombreux de jour comme de nuit, ils zébraient les nues de raies blanches, cotonneuses s’évanouissant peu à peu. Finis les avions pour l’instant, place nette pour admirer le vide, le rien et entendre le silence comblé par le chant des oiseaux. Le printemps revient, ils ont fait leur nid. Indomptables, ils poursuivent leur vie minuscule, leur ballet incessant. Il faut nourrir les petits. Trouver quelque subsistance, vers, moucherons, vermisseaux juteux. Sous les nuages inconstants, la roue tourne, nous n’avons pas de prise sur le temps qui s’écoule lentement.

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