Le Mirage

Le Mirage fendait les flots aussi vite le vent le portait. Les voiles claquaient au-dessus de leurs têtes. Tout le monde s’affairait sur le pont. Le capitaine avait les yeux rivés sur l’horizon et ses mains agrippaient fermement le gouvernail. Il n’y avait pas de temps à perdre. Le pacte des lapins étaient en danger. Tous pensaient qu’il n’y avait plus lieu d’allumer la lanterne. Et pourtant, la flamme verte brillait dans le crépuscule. Elle s’était allumée quelques heures auparavant et le capitaine n’avait pas hésité une seule seconde. Le navire avait viré de bord immédiatement pour retourner à quai. Le Mirage était le dernier bateau sorti du chantier naval. Fait pour la vitesse et l’infiltration. Le capitaine avait été chargé de tester ses capacités en mer. Mais il semblerait que quelqu’un en ait profité pour attaquer. Le capitaine se tourna vers son second qui secoua la tête. Aucune nouvelle depuis que la lanterne s’était allumée. Ce n’était pas bon signe et le capitaine n’aimait pas avancer à l’aveugle. Chaque navire et bataillon du pacte étaient équipés d’une lanterne. Elles étaient reliées les unes aux autres pour échanger des informations ou sonner l’alarme. La flamme vert était le plus degré de danger et personne n’avait répondu depuis son apparition. Le capitaine poussa encore son navire et son équipage quelques heures puis ordonna à tous de se reposer. Sans nouvelle, aucune raison de se précipiter. Il fallait prendre le temps de réfléchir et comprendre ce qu’il se passait. le capitaine laissa son poste pour rejoindre sa cabine. Mais impossible de fermer l’œil. Il essayait de déduire la situation des derniers rapport qu’il avait reçus. Mais rien de ce qu’il savait ne justifiait une lumière verte. Au petit matin, une clameur le réveilla. il avait du finir par s’endormir en lisant ses papiers. Sa nuque grinça, ainsi que son dos, mais il n’y prêta pas attention. Dès qu’il sortit, il fit face à son second qui lui tendit une note. « Au plus vite ! » L’inquiétude se lisait sur le visage de tous. Le capitaine ordonna alors de mettre les bouchées doubles et de pousser le Mirage au maximum. Si le navire était réellement le plus rapide, ils arriveraient dans 2 heures au port de la capitale. Le capitaine serra les dents et navigua en utilisant toutes ses connaissances. Fidèle à ses estimations, ils approchèrent du quai. Celui-ci était rempli de gens les acclamant. on pouvait même voir de l’argent changer de main. La flamme de la lanterne changea de vert à blanc. La couleur de la victoire. Le capitaine comprit alors que tout cela avait été un test. L’essai ultime pour savoir de quoi le Mirage était capable. Lui et son équipage n’étaient qu’un dommage collatéral. Il lisait le soulagement mais aussi la trahison sur leurs visages. Il ne laisserait pas passer cet affront.

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