Orgueil

– Mais quel orgueil ce Sébastien !
– Mais non ma chère amie, il faut le comprendre ce petit.
– Il aurait pu être ministre ! Ou même pharmacien s’il l’avait voulu.
– Mais s’il vous dit que cela ne l’intéresse pas. Et puis il n’a peut-être pas toutes les qualités requises. C’est certainement mieux ainsi.
– Quoi ? Comment ?  Que dîtes-vous ? Eh bien dîtes carrément que c’est un idiot, ne vous gênez pas ! Son père déjà… Ah quel bon à rien celui-là. S’il lui avait offert des mots croisés ou un scrabble, au lieu de légos…
– Mais non mais non, ce n’est pas ce que j’insinuais. Mais ministre, il faut savoir…comment dire…pas mentir forcément, je ne voudrais pas verser dans le catastrophisme ambiant, mais contortionner les faits et la vérité. Et Sébastien est si peu souple. Même quand il plonge, il fait un plat. Quant à pharmacien, je ne l’imagine pas supporter une blouse blanche toute la journée.
– Ah ça c’est bien vrai ! Monsieur préfère la saloppette bleue et le noir du camboui. Garagiste. Mon dieu mon dieu mon dieu. Qu’allons-nous faire d’un garagiste dans la famille ? Heureusement que Papa n’est plus là pour voir ça. Le pauvre. Lui qui avait les doigts si fins.
– Mais mon amie, laissons lui le temps. Il n’a que 8 ans après tout ; il peut encore changer d’idée.
– Ah votre naïveté béate doit faire des jalouses, très chère ! Vous ne voyez pas le verre à moitié vide, vous le voyez qui déborde carrément ! Ne me dîtes pas que vous écoutez ces païens qui parlent d’absence de limite, de fin des frontières et de murs qui tombent ! Vous savez bien que Sébastien est têtu. Comme son grand frère Tristan. Pire qu’une mule. Une mule au moins ça porte. Avec Sébastien, point de transport… Du surplace à tous les étages !

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