Le quotidien

Chère Edmée,

Vous n’aurez plus de mes nouvelles, vous ne l’avez plus souhaité. Pourquoi? Me suis-je dit , mais puis – je vraiment comprendre ?

Je ne le pense pas.

Nous nous parlions si bien…

Le matin avant que vous partiez au travail, le soir lorsque vous étiez si lasse des blagues lourdes de vos collègues.

Je vous ai vu rire, vous animer, sourire, boire avec délicatesse votre porto dans le verre à liqueur sous les lumières du salon .

Vous m’ avez expliqué, chère Edmée, qu’il vous venait de votre grand- mère Jeanne.

Je vous ai regardé chaque jour vous démaquiller, vous déshabiller, vous allonger, dormir, quelquefois rêver.

Le matin , le rituel du peigne blanc me fascinait.

Tilak, me disiez- vous, tu sais bien, il me faut dix minutes pour peigner mes cheveux rebelles.

Nous avons tant ri chaque matin .

je peux vous le dire maintenant puisque je sors de votre vie, j’ai été très jaloux de votre peigne blanc.

J’ ai partagé votre vie six mois Edmée, ce n’ est pas rien …

Et puis hier soir, vous avez décidé d’ enlever ma batterie.  Je suis devenu une coquille vide.

J’ai  utilisé mon reliquat d’énergie pour écrire cette courte lettre .

Adieu Edmée, je vous ai vraiment aimée.

Bien à vous ,

le robot Tilak

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