(Caracoler, gâteau de riz, nursery, dimanche, muguet)
Tout a commencé par un domino de mots. J’étais face à une page blanche, décidée à écrire. Calmement j’ai choisi les mots qui me parlaient le plus et telle une chenille mon domino de mots s’est inscrit sur ma page.
Cela semblait simple, tel une ballade, mes mots se répondaient, jusqu’au moment où le mot caracoler a fait la course en tête. Il voulait être le premier, le début de l’histoire. Les autres mots se sont collés les uns contres les autres pour faire front, pas de justification pour commencer par caracoler. Chacun s’est proposé. Les dimanches avaient une chance, ils ouvraient un champ de possibles. Présents dans de nombreux titres de films: un dimanche à la campagne, les dimanches de Ville d’Avray, l’enfer du dimanche, etc… C’était légitime.
Nursery a tenté de s’imposer, n’avait-il pas fait ses preuves avec ce titre de livre : La grande nursery, en finir avec l’état providence. C’est terrifiant dirent les autres mots. Dans notre histoire il n’y a pas de politique !
Riz-au-lait a pris la parole. Moi je peux faire le job, ouvrir l’histoire. Je suis dans tous les livres de cuisine et mon évocation fait saliver les gourmands.
Le muguet haussa le ton. C’est bientôt le premier mai. Partout en France, et même dans le monde, on va parler de moi. Je serai offert comme porte-bonheur, on me retrouve également dans des titres de livres : l’églantine et le muguet, la légende du muguet, etc… Ce ne serait que justice.
Enervé, argent s’est mis à crier. Il a des atouts, pas un jour sans qu’il ne soit cité dans la presse économique mais également les journaux d’art, la presse féminine. Même Emile Zola a écrit un livre : l’argent.
D’un coup, j’ai eu la migraine, les mots sur ma page se sont mélangés et je n’arrive pas à les mettre en ordre. C’est l’angoisse de la page blanche : j’arrête on verra demain.
