Cherche un jus désespérément

Une déflagration troue le silence. Une pluie d’étoiles se répand sur un fond bleu pâle. Isidore gratte sa barbe de 2 jours. Il n’a pas pris le temps de se peigner et sa tignasse semble coiffée en pétard.

Il est descendu de l’immeuble se chercher un café. Chez lui, tout a disjoncté. C’est la faute de Duncan. Duncan a soufflé très fort. Heureusement pour lui, Isidore ne vit pas dans une cabane de paille. Mais pour lui c’est tout comme ; sans eau chaude, sans chauffage, sans électricité, il se sent nu et désœuvré. Alors il a utilisé la fonction torche de son téléphone pour trouver ses baskets et enfiler une tenue décente. La mission du matin consiste à trouver sa dose de caféine.

Il fait frais dans les rues d’automne, et étonnamment, des petits groupes d’hommes et de femmes en short trottinent. Isidore les envie. Ils ont eu leur dope, ils sont réveillés. Isidore cherche son foodtruck, mais ne repère que des rubalises et des hommes et des femmes couverts de gilets fluo floqués « Organisation ».

Isidore gratte son crâne décoiffé et se demande ce qu’il se trame. Un tournage ? Ce doit être un truc très spécial pour que son distributeur de boissons chaudes ambulant ne soit pas garé sa place habituelle.

– Salut ! hasarde-t-il. Avez-vous vu le camion d’Alan ? Il est pas très grand, il a 4 roues…

– Quelle couleur ? demande-t-on à Isidore.

– Ben… une couleur de foodtruck. J’sais pas, moi. Ce qui m’importe, c’est ce qu’il vend. L’emballage, j’en ai rien à carrer.

– Mouais. Écoutez, on arrête la circulation jusqu’à 15 heures. Alors je pense que votre Alan, il attend gentiment en banlieue. Et vous avez intérêt à aimer le café froid. Ou bien, il a lu les affiches et les journaux, et il se pieute, peinard, parce qu’il sait qu’aucun abruti ne l’attend ce matin.

– Parlez moins fort, gémit Isidore. Je commence à avoir mal à la tête. C’est quoi tout ce cirque ?

– Le marathon. Vous venez d’arriver en ville, ou vous êtes analphabète ?

– Hein ? Je n’ai plus d’électricité chez moi, c’est tout…

– Cela n’a pas l’air d’être le feu d’artifice dans votre caboche ! Vous êtes toxico ?

– Non, j’suis juste en manque de café, et dans le noir chez moi. Vous croyez que c’est grave ?

– Non ! Une fois le courant rétabli, vous serez comme neuf ! En attendant, vous pouvez me filer un coup de main à la circulation ! Ça vous gêne pas, un gilet rose fluo ? Je n’ai plus de jaune. Alors, vous vous pointez là, à l’intersection des 2 rues, et vous empêchez les piétons de traverser. Les coureurs, ils pourront passer dans ce sens-là. Mais les piétons, ils devront stopper. Pigé ?

– Pigé ! Et les participants qui marchent, ils sont dans quelle catégorie ? Coureurs ou piétons ?

C'est un peu par hasard que j'ai découvert le plaisir d'imaginer des histoires. D-Ecrire des vies. Et j'ai trouvé avec Cécile et Philippe, et tous les participants, de quoi cultiver l'enchantement. Merci à tous.

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