Un entretien d’embauche

– Madame, vous avez quel âge ?

– 34 ans.

– Combien ?

– 34 ans. Je l’ai noté sur mon CV.

– Oui, oui, j’ai vu. Mais à côté il y a « Célibataire ». Je me demandais s’il y avait une erreur.

– Non, non. J’ai relu attentivement le document avant de vous le donner. Je vous confirme que j’ai 34 ans et que je suis célibataire.

– Bon. Je le note. Des enfants ?

– Non.

– Et vous prévoyez d’en avoir d’ici 2 ans ?

– Écoutez, cette question n’a rien à faire dans un entretien de recrutement, mais je peux tout de même y répondre ; non, je n’ai pas planifié de grossesse avant mes 36 ans.

– Ah bon ? Vous ne voulez pas d’enfant ?

– … Je pense que j’ai été claire. J’ai répondu à une question indiscrète… Je suis ici pour un entretien professionnel. A moins que je n’aie mal compris l’objet de votre convocation ?

– Pardon… je me suis lancé dans des supputations inappropriées. Où en étions-nous ?

– Je crois que nous n’avions pas vraiment commencé.

– Ça y est ! J’y suis !Je me demandais si vous aviez des contraintes familiales qui limiteraient votre mobilité. Pour être honnête avec vous, on a du mal à pourvoir ce poste à l’international, pour un profil d’expert. Vous le savez bien, les jeunes, ils aiment bouger, mais ils débutent. Et après, avec le conjoint, la maison, les gosses, ça fait de sacrés freins, non ?… Je vous entends soupirer…

– Eh oui, je soupire, parce que je suis surprise d’entendre un tel discours. N’avez-vous personne autour de vous qui bouge avec sa famille ?

– Ah si… c’est vrai. On a ça aussi dans la boîte. Reprenons ! Je sens que vous perdez le sourire, quel dommage ! Alors, revenons-en au poste. Vous avez les compétences techniques, d’après votre CV, et ce sera revu lors du 2e entretien avec Antoine Prieur, le responsable du service Banque. Moi, je sers surtout à l’écrémage. Alors, pour ce poste, il y a 2 jours maxi de télétravail, 2 jours à Bruxelles chez le client, et 1 jour au moins dans les locaux de l’entreprise avec la cellule technique. Vous en pensez quoi ?

– Si je comprends bien, l’international, c’est… la Belgique ?

– Oui, c’est ça ! Mais vous serez près du parlement européen. C’est très polyglotte, vous savez !

C'est un peu par hasard que j'ai découvert le plaisir d'imaginer des histoires. D-Ecrire des vies. Et j'ai trouvé avec Cécile et Philippe, et tous les participants, de quoi cultiver l'enchantement. Merci à tous.

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